Trump est-il fou, dangereux… ou un génie ? Certains l’adulent, d’autres le détestent, mais presque personne ne le comprend… Dans la salle des marchés où je travaille, il a mis tout le monde en alerte maximale depuis quelques semaines. Chaque fois qu’il ouvre la bouche, les traders autour de moi retiennent leur souffle. Une phrase mal placée, et bam : les marchés plongent. Il change d’avis le lendemain, et hop, les marchés s’envolent.
À défaut de nous rassurer, le Donald a le mérite de divertir – on ne s’ennuie jamais avec lui. Mais au-delà de ce cirque quotidien, une vraie question se pose : après la chute des marchés, faut-il s’enfuir ou en profiter pour investir ?
Rappel des faits
Le 2 avril, Trump annonce une hausse massive des droits de douane sur les importations aux États-Unis, avec des surtaxes ciblées : 20 % pour les produits européens, 25 % pour ceux du Canada et du Mexique, et 34 % sur les importations chinoises. Les investisseurs craignant une riposte des autres pays et une hausse générale de l’inflation, vendent massivement : les marchés mondiaux baissent de 4%.
La riposte ne s’est effectivement pas fait attendre : le 4 avril, la Chine augmente ses droits de douane à 34 %. Ces mesures déclenchent une panique sur les marchés qui chutent à nouveau de 6%. Dans les jours suivants, la Chine annonce de nouvelles mesures allant jusqu’à 125 % de taxes sur certains produits technologiques et agricoles. Cette escalade fait craindre une guerre commerciale dont la plupart des économistes s’accordent à dire qu’elle serait néfaste pour tout le monde.
Le 9 avril, pour calmer la situation, Trump fait une volte-face spectaculaire. Il annonce une pause tarifaire de 90 jours pour tous les pays sauf la Chine. Les marchés rebondissent fortement (6.5%), c’est la troisième plus forte hausse depuis 2000.
Depuis, les tensions commerciales persistent, mais les marchés se sont stabilisés – jusqu’au prochain tweet de Trump…

MSCI world depuis son pic fin février 2025
Que faire pour profiter de cette volatilité ?
1 – Ne pas vendre dans la panique
Quand les marchés tanguent, la tentation est grande de vouloir tout vendre et de se mettre à l’abri. C’est humain. Mais ce genre de réaction émotionnelle est souvent la pire chose à faire. Si l’histoire des marchés financiers nous enseigne bien une chose, c’est que ceux qui paniquent perdent, et ceux qui restent calmes s’en sortent mieux.
Le premier réflexe à avoir quand les marchés chutent, est… de ne rien faire. L’indice MSCI World a chuté de plus de 10 % en quelques jours ? Il l’a déjà fait auparavant et il a toujours fini par remonter. La bourse est cyclique.
2. Investir avec une vision long terme
La bourse n’est pas un casino. C’est un outil d’enrichissement sur le long terme. Et sur le long terme, elle récompense la patience. Même les pires crises (2008, COVID, krachs techno) ont été suivies de phases de forte croissance. Ceux qui sont restés investis ont largement récupéré leurs pertes… et engrangé des gains. Alors si vous avez un horizon long (minimum 5 ans), restez zen. Ce genre de baisse, aussi impressionnante soit-elle, n’est qu’un petit creux sur une courbe qui continue de monter.
3. Mettre en place un plan d’investissement régulier (DCA)
Plutôt que d’essayer de « timer » le marché (personne n’y arrive), mettez en place un DCA — Dollar Cost Averaging. L’idée est simple : investir une somme fixe, chaque mois, peu importe si le marché monte ou baisse. Cela lisse les points d’entrée, réduit le stress, et maximise les chances de bonnes performances. Quand les marchés baissent, vous en profitez pour acheter moins cher et donc plus de titres. Sur le long terme, cette volatilité est en fait bénéfique et augmente la rentabilité de vos investissements.
4. Construire un portefeuille adapté à son profil
Tout cela n’a de sens que si votre portefeuille est bien construit. Si vous êtes investi à 100 % en actions technologiques hyper-volatiles alors que vous dormez mal à la moindre chute, c’est que ce portefeuille n’est pas pour vous. Il est essentiel d’avoir une stratégie adaptée à votre profil de risque, votre horizon d’investissement, et vos objectifs personnels.
Cela nécessite de bien définir d’abord le montant que vous souhaitez investir en Bourse : suffisamment pour augmenter votre rendement par rapport à vos comptes bancaires, mais pas trop pour ne pas stresser dès que les marchés se retournent. Et de bien définir ensuite votre allocation entre les différentes classes d’actifs : actions, obligations, immobilier, crypto… ont chacune des caractéristiques de rendement et de risques bien spécifiques dont vous pouvez tirer parti pour construire votre portefeuille optimal.
👉 En résumé : ne paniquez pas, investissez régulièrement, pensez long terme, et connaissez-vous vous-même. Ce sont les clés pour naviguer sereinement, même quand les marchés s’emballent.